Lundi 19 mars : l'enfer blanc…

 

Arrivés la veille à Tarbes avec un coucher de Soleil très voilé, nous avons attaqué cette journée pleins d'espoir. Nous avions regardé les prévisions météo la veille avant de se coucher, et ces dernières annonçaient de la neige mais en faible quantité, ainsi qu'un vent modéré. L'état des routes ne nécessitait aucun équipement spécial pour monter vers la Mongie. Joel et Amaury ont prévu d'acheter des chaînes sur place en cas de besoin.

Le départ est donc donné à 7h30 afin de prendre le temps de rouler tranquillement et de prendre un petit déjeuner avant la montée vers le Pic. Le vent souffle un peu, et nous craignons pour l'ascension.

À ce moment précis, nous ne savons pas que nous allons connaître l'enfer blanc…

Vers Gripp, il commence à neiger à gros flocons, mais la route est dégagée, le chasse-neige est passé juste avant. Mais plus nous montons, plus la neige tombe fortement, et recouvre la route.

À peine rendus à 500 m des premiers bâtiments de la station de ski, il faut se résigner à faire demi-tour afin de redescendre acheter des chaînes pour la voiture de Joel et Amaury.

Paysages enneigés…

(clichés Joel Bavais)

 

Pendant la redescente, le témoin d'alarme de l'ABS de la voiture d'Amaury s'allume. Inquiétude : devons-nous retenter une montée avec un système de freinage défaillant ??

Nous nous arrêtons à la première station service pour acheter des chaînes et demander conseil auprès du garagiste à propos de cet ABS. Pas de bol, ce dernier est parti et il n'y a que la patronne pour s'occuper de la station. Ne voulant prendre aucun risque, nous redescendons à Bagnères chez le concessionnaire afin de savoir si c'est grave ou pas.

Après une demi-heure de tests, il s'avère que c'est l'ordinateur de bord qui a un bug. Tout est réparé, nous pouvons repartir. Avant de reprendre la route, nous passons un petit coup de fil aux techniciens du Pic pour les prévenir de notre retard pour la benne technique.

C'est reparti !!! La neige tombe de plus en plus et à Sainte-Marie de Campan, il faut installer les chaînes. Nous repartons tranquillement et avec les chaînes, ça roule à merveille. D'ailleurs, nous rattrapons vite le chasse-neige qui monte aussi vers la Mongie.

Après quelques arrêts intempestifs pour laisser passer les voitures qui descendent vers la vallée, nous arrivons enfin à la gare téléphérique de la Mongie. Il neige toujours et fortement !! Nous nous présentons aux techniciens du téléphérique qui nous préviennent qu'aucune benne n'est encore montée et que nous arrivons à temps. Une montée probable va peut-être avoir lieu.

Nous déchargeons le matériel, garons les voitures sur le parking, et attendons sagement que l'on nous fasse signe, en compagnie des équipes montantes du TBL, de TDF et du coro.

Malheureusement, le vent se met à souffler en bourrasques et il faut à regrets recharger le matériel : pas de montée aujourd'hui…

Si près !!! Et pourtant si loin…

(cliché Joel Bavais)

 

C'est à ce moment là que les galères recommencent. Nous nous apercevons qu'Amaury a une chaîne de cassée et ne peut pas sortir du parking. Comme le téléphérique va fermer, il faut faire plusieurs allers-retours pour recharger le matériel dans la voiture. Nous arrivons à en tasser dans la voiture de Christophe.

La voiture d'Amaury coincée sur le parking…

(cliché Joel Bavais)

 

Maintenant, il faut absolument réussir à sortir du parking car pendant ce temps là, les chutes de neige ont redoublé, à tel point que nous ne faisons plus la distinction entre le ciel et le sol. Tout est blanc…

Christophe s'aperçoit aussi qu'un des maillons de la chaîne gauche a cassé sur sa voiture, mais cela semble tenir.

Il est 13h, nous décidons d'abord de sortir de cet enfer et ensuite de déjeuner dans la vallée. Mais pour cela, il faut absolument trouver des chaînes !!! Nous filons à l'hôtel-restaurant "le Choucas" pour demander des renseignements. Ouf, coup de chance nous tombons sur le responsable du magasin qui vend des chaînes à la Mongie. Le temps de prendre les références sur les pneus, à genoux dans la poudreuse, et nous nous retrouvons au chaud dans le magasin. Nous discutons un peu de la météo avec le vendeur qui nous dit qu'il est prévu 80 cm de neige fraîche jusqu'à mercredi. La montée au Pic risque d'être fort compromise…

Maintenant, il faut installer les chaînes. La neige tombe toujours et elle arrive au niveau du pare-choc. Christophe décide de redescendre avec sa chaîne cassée, et garde les neuves en cas de pépin. Il arrive à sortir du parking avec un peu de difficulté mais une fois sur la route, c'est beaucoup plus facile.

Malheureusement, il n'en est pas de même avec la voiture d'Amaury qui malgré des chaînes neuves, refuse de bouger. Il n'y a pas d'autres solutions que d'appeler une dépanneuse. Le temps d'attendre, nous décidons de nous séparer temporairement : l'heure tourne (il est 14h !!) et il faut absolument réserver des chambres d'hôtel. Joel et Amaury attendent donc l'arrivée de la dépanneuse pendant que Christophe redescend vers la vallée tranquillement. Il croise la dépanneuse en route. Vite, petit coup de téléphone pour prévenir que l'attente ne sera pas longue. Effectivement, Christophe est à peine rendu à Campan que Joel prévient qu'ils sont sur la route et enfin sortis de l'enfer blanc.

Petit coup de main de la dépanneuse…

(cliché Joel Bavais)

 

Nous maudissons ces conditions météo, et encore plus les prévisions qui, à 24h, se sont complètement trompées. En passant à Bagnères, nous constatons qu'il est tombé un centimètre de neige. Et la couleur du ciel en direction de Tarbes n'annonce rien de bon…

La neige est tombée à basse altitude.

(cliché Joel Bavais)

 

Ciel chargé en direction de Tarbes…

(cliché Christophe Gervier)

 

Effectivement, une fois rendu à l'hôtel (ouf, le parking commence à être bien rempli), orages (coup de tonnerre, éclairs), averses de grêle, averses de neige se succèdent jusqu'à la tombée de la nuit, le tout sous de fortes rafales de vent.

Averse de neige à Tarbes

(cliché Christophe Gervier)

 

Nous sommes vraiment fatigués et nous discutons de la suite : faut-il continuer la mission et retenter une montée demain ?? Nous faisons un rapide bilan financier : entre les chaînes, la dépanneuse, le concessionnaire, les nuitées à l'hôtel, le budget que chacun avait prévu pour la mission commence à s'alourdir. Et encore, ce n'est que la première journée !!!

Nous consultons les sites internet de prévisions météorologiques : aucune amélioration n'est annoncée pour le reste de la semaine, et la neige va continuer de tomber fortement. Décidément, en cette veille de printemps, l'hiver a décidé de montrer qu'il est encore là.

À moins de se réveiller le lendemain sous un soleil radieux, nous décidons à l'unanimité d'abandonner la mission. Pour nous consoler, nous nous offrons un dîner très copieux, avant d'aller nous reposer.

 

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